Les premiers plants de caféiers furent introduits en Colombie, grâce à des jésuites espagnols en 1730, dans la région Nord et plus précisément dans les districts de Santander et Boyaca. Au XIXème la caféiculture se développe et nous assistons en 1835 aux premières exportations de sacs en direction de la frontière à Cúcuta. L’histoire rapporte qu’un prêtre de la ville Salazar de Las Palma, nommé Francisco Romero, passionné par le café et inspiré, demandait à ses paroissien·nes sous confesse de planter des caféiers pour expier leurs péchés. Certains pensent qu’il fût l’un des moteurs du développement de la caféiculture sur les bourgades voisines. Quoi qu’il en fût, en 1850 la production parvenait à Antioquia, Cundinamarca et Caldas.
Ce café nous arrive de Tolima, l’un des 32 départements de Colombie, situé dans la zone Andine, au centre Ouest du pays. Ce département se caractérise par ses hautes montagnes, son sol volcanique et des températures fraîches. Biome idéal pour la culture d'un café d'exception. La région de Tolima fait partie des trois zones les plus productives en café de Colombie ; sa représentation est constante dans la « Cup of Excellence » organisée par la fédération colombienne du café. Les producteur·rices de ce café se trouvent au pied des Andes, dans la ville de Planadas, l’une des anciennes sphères d’influence des Forces Armées Révolutionnaire de Colombie. Il aura fallu probablement beaucoup d’énergie et de conviction aux communautés autochtones et afro-descendants, pour redonner du sens et de l’aura à une caféiculture responsable et durable ; l’union fait la force ! Ce lot de café a été produit par 175 membres de la coopérative du programme El Indio, encadré par l’Association des Producteurs Ecologiques de Planadas (ASOPEP), créée en 2013. ASOPEP est l’un des groupements les plus avancés de la région sud du Tolima. Il se distingue non seulement par ses volumes de production, mais aussi par sa qualité et sa cohérence dans le profil de la tasse, son haut niveau organisationnel et sa capacité de gestion. Chaque membre producteur cultive en moyenne 6 acres de plantations de café et son économie est basée uniquement sur les revenus de la production de café. ASOPEP est certifiée biologique et Commerce Équitable avec l’idée de soutenir et d’ouvrir de nouvelles opportunités pour les producteur·rices de café de la région.
Contrairement aux procédés lavés habituels en Colombie ce café est traité naturellement. Cueillies à la main, seules les cerises les plus mûres sont sélectionnées. À la station communautaire un tri manuel méticuleux élimine les défauts avant un séchage des drupes sur patio ou claies.
Parlons du Caturra, une variété découverte entre 1915 et 1918 dans une plantation de l'État du Minas Gérais, au Brésil. Le Caturra découle d’une mutation naturelle de la variété Bourbon et cette transformation a provoqué une diminution de la plante que l’on nomme « nanisme ». Le nom de cette variété cultivée est dérivé du mot Guarani -signifiant petit - qui renvoie à sa stature. Après sa découverte il faudra attendre 1937 pour que des sélections soient effectuées par l’Institut Agronomique de l’État de São Paulo à Campinas (ICA) au Brésil. Cependant, la variété ne fut jamais publiquement commercialisée au Brésil, mais deviendra courante en Amérique centrale après son introduction dans les années 1940 au Guatemala. Il faudra attendre trois décennies pour voir son adoption commerciale se généraliser au Costa Rica, puis au Honduras et enfin au Panama. La variété poursuivra son chemin en Colombie, où elle représenta près de la moitié de la production nationale. A partir de 2008, un plan massif de remplacement de caféiers, soutenu par le gouvernement (trois milliard d’arbustes), orienta les caféiculteur·rices de Colombie vers la variété Castillo, plus résistante à la maladie de rouille. On assiste alors progressivement au déclin du Caturra dans le pays.
Colombie
Issu des montagnes volcaniques de Tolima, en Colombie, ce café naturel est produit par 175 membres de la coopérative ASOPEP, reconnue pour son engagement biologique et équitable. Cultivé à Planadas, au pied des Andes, il incarne la renaissance d’une caféiculture durable et solidaire, alliant terroir d’altitude et savoir-faire méticuleux.