Comment ne pas aborder le cheminement du café en Ethiopie puisqu’il s’agit du berceau originel, avec le Soudan Sud, du Coffea Arabica. Ces terres ont abrité probablement plus de 10 000 variétés endémiques sauvages. La date exacte d’apparition de l’arbuste reste une énigme emplie de légendes et d'anecdotes mais l’histoire laisse penser que le café poussait en Ethiopie à une période proche de 525 après JC. De même, il est fort probable que la toute puissante Abyssinie (Ethiopie), qui dominait alors le royaume d’Himyar (Yémen), ait permis vers 575 après JC l’introduction des premiers caféiers au Yémen.
Dans la région de Yirgacheffe en Ethiopie les collines naturellement boisées fournissent l’ombrage nécessaire à la bonne croissance des variétés d’arabica. Le café est la principale source de revenus et les pratiques agricoles sont restées comme souvent traditionnelles. Les agriculteur·rices du district favorisent la culture intercalaire avec une alternance de plants de café et d’autres cultures vivrières. Cette méthode est utilisée de manière courante par les fermier·ères car elle optimise l’utilisation des terres et nourrit leurs familles. La plupart des travaux agricoles sont effectués manuellement par des membres du cercle familial sur des parcelles d’une superficie moyenne d’1ha ; l’agriculture se fait de manière biologique par défaut. Les méthodes de culture traditionnelle, ainsi que les coûts des intrants incitent à proscrire l’utilisation d’engrais ou de pesticides. Comme souvent évoqué, les coopératives ont une implication forte dans la caféiculture et celle de Biloya, du district de Kochere, en fait partie. La station de lavage dirigée par Mr Ahmedin Rees fut créée en 2001 et rachetée en 2018 par Tracon, un exportateur. La capacité de traitement de cette structure est impressionnante : presque 1M de kilos de cerises transitent par cette station chaque année ! Les lits de séchage marquent les esprits car leur grand nombre redessine le paysage : imaginez plus de 150 lits suspendus au-dessus du sol sur une surface de plus de 2,5ha et la surface pourrait doubler dans les années à venir. La coopérative accompagne les fermier·ères sur le financement, les protocoles de transport des cerises, forme à la caféiculture (pratique, récolte, durabilité) dans l’objectif d’améliorer la qualité des cerises et donc de mieux valoriser le travail des producteur·rices.
Le nom générique -heirloom- englobe l’ensemble des variétés indigènes ancestrales d’Ethiopie. Il s'agit de variétés à pollinisation libre, qui se reproduisent naturellement sans intervention humaine. Faute de moyens, et de tests exhaustifs d’identifications génétiques, le terme heirloom reflète l’incapacité pour un·e chercheur·euse, un·e acheteur·euse de café vert, voir d’un·e producteur·rice à reconnaître distinctement (nom, code génétique) la variété endémique de ses fèves : “je ne sais pas... alors il s’agit d'un - heirloom -”. A savoir un certain nombre de variétés dites anciennes se sont adaptées à leur environnement géographique spécifique, elles font partie des variétés locales comme : Wolisho, Kudhum, Illubabor…
Ethiopie
Au cœur de Yirgacheffe, les caféiers des variétés d’arabica poussent à l’ombre des forêts. Cultivé selon des méthodes traditionnelles et biologiques, ce café est traité à la station de Biloya, qui accompagne les producteur·rices vers une qualité toujours plus élevée.