Histoire

Nous devons l’introduction du café en Inde à un Saint légendaire, soufi indien, du nom de Baba Budan. Il rapporta les fameuses fèves du port de Moka après un pèlerinage à la Mecque, au Yémen. Il s’agissait probablement de contrebande car à l’époque le Yémen interdisait formellement l’exportation du café vert. Seul le café torréfié ou sous forme de décoction pouvait quitter le pays. Quoiqu’il en fût, Baba Budan planta vers 1670 les premières graines sur les pentes des collines de Chandragiri, district de Chikmagalur.

Production

Ce lot (#7203) provient du village de Gurragaruvu, situé dans la partie Sud-Ouest de la Vallée d’Araku, dans le département de Andhra Pradesh. Le café fut introduit dans la région depuis la vallée voisine de Pamuleru vers 1900. Les caféiculteur·rices de la zone d’Araku produisent probablement les meilleurs cafés d’Inde et Korra et Anita Venkat Rao en sont le parfait exemple. Leur caféière de 2 acres au charme certain se trouve à 1200m d’altitude sur un sol sombre et profond, riche en humus et en humidité. Cette plantation foisonne de grands arbres d’ombrage comme les tecks et chênes argentés, tandis que les manguiers, les papayers et les autres espèces offrent aux caféiers une canopée secondaire, propice à la croissance de cerises uniformes. La couverture forestière favorise aussi la maturation lente des drupes, facteur de complexité et qualité en tasse. Korra et Anita cherchent à se diversifier avec la mise en place d’une pépinière, un moyen de s’orienter vers une polyculture intercalaire durable basée sur l’amélioration des sols et la qualité du café. Comme souvent, la formation et l’échange deviennent la clé de voûte de pratiques responsables. Dans chacun des 500 villages, 2 personnes sont choisies par leurs pairs agriculteur·rices pour être éduquées aux méthodes de l’agriculture régénérative, ceci se passe sur le terrain, tous les quinze jours avec des bénévoles. Chaque fermier·ère formé·ée repart ensuite dans son village et partage ces connaissances avec ses proches et ses voisin·es. L’initiative de ces apprentissages revient à la coopérative « Small and Marginal Tribal Farmers Mutually Aided Cooperative Society (SAMTFMACS) » créée en 2007. Elle occupe un rôle central car auparavant les fermier·ères utilisaient des techniques de déforestation sur brûlis, sur des parcelles inadaptées et sans connaissance de la caféiculture. Le résultat était déplorable avec des terres sacrifiées, pour un rendement maigre et des cafés d’une faible qualité. Depuis, en proposant des formations en agroforesterie, des moyens techniques et sociaux, la coopérative permet aux petit·es producteur·rices de s'extraire de la pauvreté. Elle intègre aussi des pratiques biologiques pour renforcer la minéralité et restaurer le microbiome des sols. Il en découle une augmentation importante de la qualité des cafés, une maîtrise des processus de polycultures (fruit, poivre, gingembre…) et une approche de la culture raisonnée.

Caféiculture

 Les variétés sln.9 et sln.5 sont des cultivars qui furent créés dans les années 1950 par l’institut central de recherche sur le café en Inde. La variété cultivée sln.9 découle de croisements multiples hybrides Timor avec des Gesha, Tafarikela, S.795, S.12 (Kaffa) et Bourbon. Le sln.5 type (A) provient d’un croisement de Devamachy et de S.881 (Sudan Rume), le type (B) résulte d’une hybridation de Devamachy avec un S.333 (Doobla Hybid-2). Ces hybrides furent créés afin d’offrir aux caféiers locaux une résistance à la rouille. Cette maladie fongique colonise les feuilles de l’arbuste et provoque un effondrement des rendements.