Histoire

Nous pouvons estimer que le café poussait déjà au Pérou dans le milieu de 18^ème siècle ; le marché intérieur drainait la consommation et les exportations étaient faibles. Il faudra attendre la fin du 19^ème siècle pour voir le marché à destination de l’Europe s’envoler avec la chute des exportations indonésiennes. L’archipel est alors durement impacté par un fléau : la maladie de la rouille des caféiers. Le Pérou reste un pays de labeur et de contradictions, celui des modestes paysans, celui des cent dix mille petits producteurs, des terres où les caféiculteurs vivent sur moins de 3ha. Et pourtant cette nation se place maintenant au dixième rang mondial de la production caféière. 

Production

Aujourd’hui nous vous proposons de découvrir « La Prospéridad de Chirinos », une coopérative fondée en 1968, engagée dans la valorisation du travail des femmes. Elle se trouve à l’extrême Nord-Ouest du pays à proximité de l'Équateur dans la région montagneuse de San Ignacio. Au sein de cette structure se développe le projet Cosecha de Mujer. Ce programme social a pour ambition de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes dans la caféiculture au sein des exploitations mais aussi de la coopérative. Pour ce faire Cosecha de Mujer -qui signifie récolte des femmes- fournit un large spectre de formations pour la gent féminine de la coopérative et notamment sur la gestion d’une petite entreprise, les financements, l’encadrement, l’agronomie et l’amélioration de la qualité du café. Mais difficile de parler autonomie pour ces femmes sans parler d’autosuffisance alimentaire. Aussi le programme soutient et incite à l’agriculture vivrière ; les excédents peuvent être ainsi vendus sur le marché afin d’obtenir un revenu supplémentaire. Le Projet donne une légitimité à ces femmes de l’ombre et apporte une lisibilité sur la diversité de leur travail. Elles se doivent d’être des agricultrices chevronnées, de veiller à leurs enfants et leur éducation, d’être les mères nourricières, d’être gardiennes de l’équilibre familial et bien plus encore. Leur engagement total suscite le respect. A ce jour, une prime de 15$ par sac de 69kg est reversée au programme Cosecha de Mujer à chaque vente ; elle vient renforcer et soutenir le destin de ces femmes. Actuellement, sur les 817 membres qui composent la coopérative, plus d’un quart sont des caféicultrices.

Caféiculture

Dans cette explication nous ne reviendrons pas sur les variétés cultivées Catuai et Bourbon, déjà évoquées dans d’autres fiches de nos cafés. Nous allons plutôt aborder le cultivar Catimor, un caféier hybride développé en laboratoire à partir des espèces coffea Canephora et coffea Arabica. Ce sont des agronomes du centre d’investigation sur la rouille du caféier au Portugal qui créèrent en 1959 cette variété ; il faudra attendre 1967 pour quelle soit introduite au Brésil. Il s’agit d’un croisement entre un hybride du robusta, le Timor, et une mutation du bourbon, le Caturra. Ce cultivar de première génération par mélange entre deux souches mères est appelé Catimor F1. Les hybrides F1 remplissent un rôle primordial dans le développement d’autres variétés ou branches par les caractéristiques qu’ils offrent : robustesse, force hydrique, rendement, densité, adaptation climatique et, dans le cas du Catimor F1, sa résistance lui permet de lutter contre la rouille et d'autres maladies du caféier.