Nous pouvons estimer que le café poussait déjà au Pérou au milieu de 18ème siècle ; le marché intérieur drainait la consommation et les exportations étaient faibles. Il faudra attendre la fin du 19ème siècle pour voir le marché à destination de l’Europe s’envoler avec la chute des exportations indonésiennes. L’archipel fut alors durement impacté par l’une des maladies fongiques du caféier : la rouille (Hemileia Vastatrix). Le Pérou reste un pays de labeur et de contradictions, celui des modestes paysans, celui des cent dix mille fermier·ères, des terres où les caféiculteur·ices vivent sur moins de 3ha.
Les cafés du Pérou ont souvent été considérés comme bon marché, de qualité moyenne et d’une constance irrégulière. Cette réputation, ainsi que les prix bas qui l'accompagnent, furent le résultat d’une chaîne d'approvisionnement orientée sur de gros volumes dont la qualité de certains lots se noya malheureusement dans la masse. Cette direction fût prise afin de répondre favorablement aux demandes des torréfacteurs industriels recherchant une forte rentabilité. Cela se fit évidemment au détriment des agriculteur·rices péruvien·nes qui ne tirèrent pas les bénéfices financiers des efforts fournis lorsqu’ils produisirent des cafés d’une meilleure qualité. Cependant, les mentalités changent et évoluent ! Beaucoup d’acteurs de la filière soutiennent maintenant, comme nous l’avons toujours fait, les origines délaissées par des préjugés tenaces. A ceux qui doute de la qualité des cafés du Pérou, je dirais ceci : depuis 8 années, les meilleurs fermes du pays comme les : La Lucuma, El Mirador, El Cerro, La Palta, Esperanza… proposent des cafés d’exceptions dont les scores dépassent les 90/100 pts score SCA, avec des variétés cultivées comme : les Gesha, SL-09 Bourbon et Caturra. Le café que nous vous présentons est cultivé au Nord-Ouest du pays, dans le district de Cajamarca, l’une des régions centrales de la caféiculture d’excellence. Ce lot résulte de l’assemblage journalier de récoltes provenant de plusieurs fermier·ères des cantons environnant. La superficie moyenne des plantations ne dépasse pas les 1,5ha. Ces producteur·rices cueillent et transforment leurs cafés en toute autonomie avec un séchage qui s’effectue en majeure partie sur terrasse. Le travail de ces fermier·ières reflètent un engagement inébranlable vers une démarche qualitative et durable ; chaque tasse de ces cafés porte le terroir d’une région. Les lots en parche (grain) de chacun, seront livrés à l'entrepôt de l’exportateur « Falcon Coffee Peru (FCP) », un échantillon sera prélevé et analysé selon les protocoles SCA. Le·la producteur·rice reçoit en quelques heures l’aval du contrôle qualité et perçoit ainsi son dû. Il faut saluer le travail majeur de cette structure créée en 2018 à Jaén. Elle identifie les besoins et les lacunes en production, soutient, forme, mutualise et diminue les frais de collecte. Actuellement Falcon Coffee Peru rémunère le double du prix commercial moyen lors du processus d’achat des cafés en parche.
Le caféier Caturra est issu d’une mutation naturelle du Bourbon et fut découvert dans une plantation de la région de Minas Gérais au Brésil dans les années 1915-1918. Cette transformation a modifié la plante vers une taille plus petite (nanisme) d’où le nom Caturra qui signifie « petit » en langue indigène Guarani. Cette anomalie permet de planter plus de caféiers sur la même surface, elle accélèrera son expansion. Les premières sélections seront menées par l’Institut Agronomique de Campinas au Brésil en 1937. Cette variété cultivée prendra son essor dès 1940 en Amérique centrale (Guatemala) mais sa diffusion commerciale généralisée prendra 3 décennies ; il passera du Costa Rica, au Honduras et au Panama. Il fut le cultivar économiquement le plus usité d’Amérique centrale.
Pérou
Longtemps perçus comme moyens et bon marché, les cafés du Pérou révèlent aujourd’hui leur véritable potentiel. Dans la région de Cajamarca, de petits producteur·rices cultivent en moyenne 1,5 ha et livrent leurs lots à Falcon Coffee Peru, structure créée en 2018. FCP soutient, forme et rémunère au double du prix moyen, permettant l’émergence de cafés d’exception souvent notés au-dessus de 90 points SCA.