Le Brésil, premier producteur de café au monde, doit l’introduction du caféier sur son sol dans la région du Para grâce au sergent-major Francisco de Melo Palheta. L’histoire débute en 1727 lorsqu’il fait passer en contrebande des semences et des plants de caféiers de la Guyane Française au Brésil. Ce soldat en mission les obtint en courtisant Madame d'Orvilliers, femme du gouverneur de Cayenne. Il se dit que cette dame tombée sous son charme lui aurait offert lors de son départ des graines et des plants de caféiers dont les échanges demeuraient strictement interdits. Le café était alors considéré comme de l’or vert ; chaque pays le convoitait pour le cultiver et s’enrichir.
Le café que nous avons sélectionné provient du domaine « Jaguara », il se situe au Nord de Rio de Janeiro dans la partie Sud du Minas Gerais. La première ferme du nom du domaine se trouve le long de la Route Royale, près de São João Del Rei, une ville au riche passé colonial et aurifère, mais sans tradition caféière au départ. Les premiers caféiers furent plantés en 2001 par Antonio Wander, chercheur et deux amis, tous sont agronomes. En 2013, André Luiz Garcia, fils d’Antonio, a repris le domaine avec Natália Moreira. Actuellement la Fazenda Jaguara se compose de 6 fermes avec plus de 90ha ; ce lot de café résulte de l’une d’entre elles la « São Francisco ». La fazenda s’implique profondément dans des pratiques responsables. Au cours des six dernières années, les exploitations agricoles ont réduit de 80 % l’utilisation de produits agrochimiques grâce à un ensemble d’actions axées sur la durabilité. Avec l’utilisation de cultivars aux fort potentiels en tasses et rendements telles que Catucai jaune 24-137, Catucai jaune 2-SL, Acauã et Arara ; ils offrent aussi une résistance naturelle aux maladies. La taille des caféiers, qui augmente la biodiversité au sein des cultures, permet aussi au soleil de s’insinuer à l’intérieur de l’arbuste, rompant ainsi le cycle des ravageurs par la multiplication d’insectes prédateurs. Un projet d'agroforesterie a démarré dans la ferme São Francisco depuis deux ans, au total, 3 hectares sont dédiés à cette expérimentation avec une culture intercalaire d’avocats et de caféiers. Chaque année, 600 arbres indigènes sont plantés pour former des rangées forestières autour des cultures. Ces barrières naturelles améliorent le microclimat au sein des plantations, constituent une source de nourriture pour la faune et assurent le lien avec les forêts, lieu de transit des animaux et des insectes. D’autre type de cultures existent : ananas, bananes, pastèques, manioc… un soin particulier est apporté au développement d’essaims d’abeilles ; l’ensemble devient alors une source de revenus complémentaires pour les ouvrier·ères agricoles. Et pour finir, depuis 2021 la totalité du domaine est devenu autonome en électricité, avec la mise en place de panneaux photovoltaïques.
Ce fut après des années de recherche et des phases de développement que l’Arara fut dévoilé en 2012 par les chercheurs agronomes de la Fundação Procafé. Ce cultivar, issu d’une hybridation naturelle entre un Catuai jaune et Obata rouge, fut découvert en 1988 par l’agronome du nom de Francisco Barbosa Lima dans une plantation de Sarchimor 1669-20. Ce caféier très dense tolère parfaitement les maladies, les épisodes de sécheresse ou les climats pluvieux. Ses drupes solidement accrochées ainsi que sa petite taille laissent peu d’emprise au vent, ils sont gage d’un rendement certain. Enfin, la maturation lente et tardive de l’Arara est susceptible d’apporter plus de composés, signe de complexité accrue et d’une meilleure qualité en tasse.
Brésil
Le café sélectionné provient du domaine Jaguara, situé au sud du Minas Gerais. Fondée en 2001 par des agronomes passionnés, la ferme est aujourd’hui dirigée par André Luiz Garcia et Natália Moreira. Composée de 6 fermes (dont São Francisco, d’où vient ce lot), Jaguara mise sur des pratiques durables : réduction de 80 % des produits chimiques, agroforesterie, biodiversité, cultures associées (avocats, fruits, manioc) et apiculture. Depuis 2021, le domaine est 100 % autonome en électricité grâce au solaire.