Histoire

Le Brésil, premier producteur de café au monde, doit l’introduction du caféier sur son sol dans la région du Para grâce au sergent-major Francisco de Melo Palheta. L’histoire débute en 1727 lorsqu’il fait passer en contrebande des semences et des plants de caféiers de la Guyane Française au Brésil. Ce soldat en mission les obtint en courtisant Madame d'Orvilliers, femme du gouverneur de Cayenne. Il se dit que cette dame tombée sous son charme lui aurait offert lors de son départ des graines et des plants de caféiers dont les échanges demeuraient strictement interdits. Le café, alors considéré comme de l’or vert, était chasse gardée ; chaque pays le convoitait pour le cultiver et s’enrichir.

Production

La « Vallé de Grama » se situe entre les deux chaînes montagneuses de la Serra Mantiqueira, dans la municipalité de São Sebastião da Grama, à environ 250 km au Nord de São Paulo. La région comprend des sols extrêmement fertiles en raison d’un volcan éteint depuis 80 millions d’années ; cette particularité offre évidemment des terres propices à la caféiculture. La productrice Patrícia Mendonça et son compagnon Luis Guilherme ont acquis la Sitío Três Barras da Mantiqueira en 2017. Après de nombreuses années à travailler dans les marchés financiers elle et il désiraient donner du sens à leur vie et offrir à leur trois enfants un héritage palpable. L'approche de Patrícia vis à vis de la caféiculture se veut globale, elle souhaite démontrer qu’il reste possible de produire du café de haute qualité en respectant la terre, la faune, la flore et en plaçant l’humain et les communautés rurales au centre des préoccupations. Pour ce faire, Patrícia et Luis ont su s’appuyer sur Fabricio (directeur de la ferme) un homme d’expérience engagé et passionné. La Sítio Três Barras se compose de 8 salarié·es qui suivent les recommandations indispensables de leur consultant agronome José Carlos Fante. De septembre à la mi-mai, une analyse des sols et des feuilles de caféiers est pratiquée, en parallèle l’équipe taille les caféiers et nourrit la terre : le compostage biologique prend alors tout son sens. Des variétés de mauvaises herbes intercalaires sont utilisées sur les sols. Elles préviennent naturellement les parasites et réduisent considérablement les besoins en pesticides. Une rénovation considérable des parcelles a été entrepris par les jeunes producteur·rices et un système d'irrigation goutte à goutte moderne a été installé dans toute la ferme qui s’étend sur 59 ha dont 39 ha de caféiculture. De juin à septembre la saison des récoltes commence et le pic d’activité nécessite l’emploi de 20 travailleur·euses saisonnier·ères. Pour le traitement post-récolte la ferme possède un patio de deux mille mètres carrés, trois séchoirs d'une capacité de 15 000 litres chacun et un stockage temporaire de 18 000 kg de café.

Caféiculture

L’Obatã (H361/4) est un cultivar dérivé d’un croisement entre le caféier Villa Sarchi, et un Hybride de Timor réalisé au « Caxe Rusts Research Center (CIFC) », à Oeiras, Portugal. La 2^ème génération de ce cultivar fut plantée et sélectionnée en 1972 au Brésil par l’Institut Agronomique (IAC) de l’état de São Paulo à Campinas. Les descendants des caféiers sélectionnés furent évalués lors de différentes expériences et la sélection s'est poursuivie sur plusieurs générations. Durant ces cycles de sélection des croisements se sont produits naturellement avec des cultivars de Catuai. Ces derniers n’étaient pas utilisés dans les essais mais servaient uniquement de caféiers témoins. Ainsi, il apparaît fortement probable que l’Obatã (IAC 1669-20) soit le résultat d’une hybridation naturelle entre Obatà (H 361/4), de première génération, et un cultivar de Catuai rouge. Le Obatã (IAC 1669-20) fut officiellement lancé par l'IAC en 2000 au Brésil, il offre une résistance accrue à la rouille.