Histoire

Les premiers caféiers furent introduits en Colombie en 1730 grâce aux jésuites espagnols, dans la région Nord, et plus précisément dans les districts de Santander et Boyaca. Au XIXeme la caféiculture se développe et nous assistons, en 1835, aux premières exportations de sacs en direction de la frontière, à Cúcuta. L’histoire rapporte qu’un prêtre de la ville Salazar de Las Palma, nommé Francisco Romero, passionné par le café et inspiré, demandait à ses paroissiens sous confesse de planter des caféiers pour expier leurs péchés. Certains pensent qu’il fût l’un des moteurs du développement de la caféiculture sur les bourgades voisines. Quoi qu’il en fût, en 1850, la production parvenait à Antioquia, Cundinamarca et Caldas.

Production

Nous voici dans la région de Huila, l’un des poumons de la caféiculture colombienne, à 300 kg au Sud-Ouest de Bogota. Laissez-nous vous présenter la ferme Betania de la famille Ospina Rodriguez, voisine de la ville de Palestina. L’histoire débute avec le grand-père agriculteur il y a plus de 80 ans. Après son décès, la terre fut transmise à ses descendants portant ainsi à 3 générations, le nombre de caféiculteur·rices ancré·es dans la tradition familiale. La gestion de la Finca Betania revient à Teresa de Jésus Ospina de Rodriguez, une femme dont l’implication dépasse sa propre structure avec un rôle déterminant dans l’Association « Café Origen Palestina ».  Teresa s’intéresse au café depuis l’âge de 8 ans et doit une grande partie de ses connaissances aux enseignements de son père caféiculteur. Jeune Teresa était réputée pour sa rapidité singulière comme cueilleuse, une tâche qu'elle exerçait avec plaisir et dont elle s'acquittait avec brio. Aujourd’hui, elle peut s’appuyer en toute quiétude sur son fils Linarco, profondément impliqué dans l'entreprise familiale. Il connaît toutes les techniques classiques et expérimentales, pour produire des cafés de haute qualité. Ces dernières années, Teresa a décidé d'introduire une nouvelle variété qu’elle a nommé Colombia Rosado, 3200 arbres furent plantés sur le domaine en 2018. Elle fut séduite par son adaptabilité aux conditions agro-climatiques, son excellente qualité en tasse, son rendement élevé et sa résistance aux parasites. Elle cultive aussi avec Linarco d’autres cultivars comme les : Tabi, Gesha, SL28, Chiroso et Caturra. Ces caféiers prospèrent sous une canopée de Guamo, de Cachimbo, d’orangers et d’avocats, créant un écosystème et une biodiversité profitable à la terre et aux caféiers ; une agriculture durable. Année après année, Teresa et Linarco ont travaillé sans relâche à l'amélioration de la qualité de leur café, pleinement conscients que leurs progrès sont directement liés à la reconnaissance qu'il et elle en reçoivent. Teresa et sa ferme Betania représentent le cœur et l’âme d’un modèle de caféiculture en Colombie : un mélange harmonieux de tradition, d’innovation et d’attachement à la terre. Leur histoire devient une source d’inspiration qui nous rappelle l’impact du dévouement, du travail acharné et de l’amour indéfectibles pour la production d'un café d'exception.

Caféiculture

Le terme « Chiroso » de cette variété proviendrait de « chiro », un terme colombien désignant une chemise étirée et allongée symbolisant la forme longue des cerises ; alors que d’autres y voit la forme ovale du biscuit colombien traditionnel « achira ». L’origine et la date d'arrivée de cette variété en Colombie n’a pas encore été clairement établie. Mais nous trouvons les premières apparitions de Chiroso en 2012, lors du concours des Cup of Excellence (COE) avec leurs sélections. Il faudra attendre 2014 que Doña Carmen Cecilia Montoya, de la ferme Bella Vista, remporte les COE pour que cette variété très qualitative et « exotique » prenne son essor. Les différentes tailles et formes de ce caféier lui valurent d’être apparenté et décliné comme des sous-variétés que l’on nomma, selon le type de caféier : Chiroso, Caturra Chiroso et Bourbon Chiroso. Jusqu'à récemment, les informations sur les origines génétiques du Chiroso étaient incertaines. Provenait-il du Bourbon, du Typica, du Caturra… ? En Novembre 2024 des scientifiques du « Grupo de Investigación Biociencias, Facultad Ciencias de La Salud, Institución Universitaria Colegio Mayor » de Antioquia ont révélé les conclusions d’une étude génétique des Chiroso(s). Elle établit que la variété Chiroso s’apparente à une souche d’origine locale éthiopienne, d’un groupe génétique exclusivement éthiopien. L’analyse génétique offre beaucoup de similitudes avec les variétés indigènes de l’Est de l'Ethiopie, région de « Berbere », que celle de l’Ouest.