Histoire

Il semblerait que le café fut introduit pour la première fois au Honduras à la fin de 18^ème siècle par des commerçants européens mais les informations vérifiables sont minces. Il faudra attendre 1804 pour trouver les traces des premières récoltes enregistrées dans le département de Comayagua, au centre Ouest du pays. Des archives confirment l’évolution de la production caféière avec, au milieu du 19^ème siècle, l’existence de fermes et de cultures de petites échelles. Le manque d’infrastructures, de moyens d’expédition et de transport vers la côte freinent le développement : seulement 10% du café était exporté en 1894. À cette époque et jusque dans les années 1950, la culture de la banane est privilégiée au détriment du café car le délai entre la plantation d’un bananier et sa première récolte n’excède pas 14 mois. Il faudra attendre 1970 pour que la tendance s’inverse : en 1996 le café devient l’un des principaux produits d’exportation et le Honduras devient le plus grand producteur d’Amérique centrale en 2011.

Production

La ferme de Natalia, « Las Flores », se trouve sur la commune de Chinacla dans le département de La Paz au Sud Ouest du pays. Cette région d'environ 8 000 habitant·es et en majorité de l’Ethnie Lenca est considérée comme la plus pauvre de La Paz ; tous·tes sont producteur·rices de café. Il aura fallu cinq années à Natalia pour acheter les 2 hectares de terre où est implantée sa ferme. Au début, comme beaucoup, elle vendait son café au prix du marché local et la jeune productrice n’avait aucune idée de la qualité du café après la récolte, aucune notion de transparence et de traçabilité. En 2012-2013, une épidémie de rouille terrible touche le Honduras. Ce champignon « Hemileia vastatrix » colonise les feuilles de caféiers avec un effondrement du rendement et de la qualité du café ; les branches de l’arbuste peuvent finir par mourir et, dans le pire des cas, le caféier. La plantation de Natalia subit de plein fouet ce fléau et, comme beaucoup, perd presque tout. Un virage s’amorce, elle conserve et re-plante des cafiers de Catuai pour se consacrer exclusivement au café de spécialité. Natalia croit fermement au pouvoir de la connaissance et de l’éducation, alors, en 2014, elle suit un programme de formation sur le commerce du café, la gestion agronomique des cultures, les protocoles de récolte, le contrôle qualité et enfin l’agriculture durable. Pour revenir à plus de biodiversité des arbres comme les Guama, Pepeto, Estoraque sont plantés et apportent 30% d’ombrage au domaine. Un travail en lien avec la permaculture favorise l’alimentation des eaux de sources de la ferme. Natalia, mère de cinq enfants, travaille principalement en famille mais en période de récolte elle embauche 4 employé·es et 10 cueilleur·euses pour faire face au surplus d’activité. La qualité des cafés produits lui ont valu la quatrième place de la prestigieuse compétition des Cup of Excellence du Honduras en 2017 ; le graal et une reconnaissance certaine pour un·e caféiculteur·rice..

Caféiculture

Ce lot se compose exclusivement de grains issus de la variété Catuai ; le nom découle du Guarani « Multo mom » qui signifie, très bon. Ce cultivar a été créé par l’Institut Agronomique de la Campinas au Brésil en 1949 à partir d'un croisement de Caturra jaune et Mundo Novo et initialement appelé H-2077. Son lancement sera effectif au Brésil en 1972. Suivront ensuite le Guatemala, le Honduras en 1979 et enfin le Costa Rica en 1985. Cet arbuste de petite taille permet d’avoir un rendement plus élevé car les pieds sont plus proches les uns des autres. Ainsi, sa densité de plantation est deux fois supérieure à celle de la variété ancestrale Bourbon.