Histoire

Les premiers écrits datent l’arrivée du café au Mexique vers 1740. Le cheminement se fera de la Martinique en passant par la Jamaïque, Haïti, Saint-Domingue et Cuba, où des colons espagnols introduiront les premiers pieds sur la côte du golfe du Mexique. Les plantations vont s’étendre dans tout l'état de Veracruz avant d’atteindre les régions du centre et du Sud. Les sources d’approvisionnements se multiplient avec, en 1831, l’introduction du café Moka, à Michoacán, dans la région Ouest grâce au Général Mariano Michelena de retour d’Arabie. Le cheminement suivant provient du Guatemala, via le Chiapas, où un italien du nom de Manchinelli commença à cultiver différentes variétés de café vers 1847 à proximité de Tuxtla. Enfin, la crise de la cochenille frappant les producteur·rices de teintures, les fermier·ères d’Oaxaca basculent alors vers la caféiculture à partir de 1850.

La production

La El Equimite est une caféière d’excellence située à Veracruz, entre le golfe du Mexique et le parc national de Cofre del Perote. Cette zone géographique est connue pour son microclimat unique, frais et moyennement humide, appelé « bosque mesófilo » (forêt de nuages), propice aux plantations d’Arabica. Mais les menaces d’altérations s’accentuent dangereusement telles que : l’abandon de l’agriculture, la colonisation urbaine, l’imperméabilisation des sols et le changement climatique. Et pourtant certains caféiculteur·rices ne baissent pas les bras et réinventent l’agriculture de demain comme Gibrán Cervantes, le producteur de ce café. Il a commencé par 1 ha en 2006 avant d'acheter sa ferme El Equimite en 2012, une exploitation agricole abandonnée pour en faire un bijou tourné vers la caféiculture. Dans un premier temps, il se tourne vers un écosystème biologique avant de repousser encore les limites vers une agriculture totalement responsable et durable ; la Biodynamie - Demeter. A savoir : le cahier des charges est tel qu’il n’y a que 2 plantations de café certifiées Demeter au Mexique et probablement moins de 10 en Amérique du Sud. Les ambitions de Gibrán restent les mêmes : restaurer, préserver, diversifier les cultures de sa ferme et prouver que nous pouvons conserver un écosystème tout en produisant des aliments de haute qualité. Le pilier de la philosophie biodynamique repose sur une exploitation agricole autosuffisante ; un environnement autonome qui se doit de produire toutes les ressources dont il a besoin. Tout se place dans l’observation et l’équilibre : enrichir les sols en fonction des analyses, du compost, des vers, des plantes fixatrices d’azotes, de leurs diversités, des recettes biodynamiques et des directives de Rudolf Steiner ; le philosophe inventeur du concept. Et enfin, impossible de saluer la démarche de Gibrán sans évoquer sa méthode de distribution de l’eau par captation en sillons, aération des sols, infiltration et dérivation connues sous le nom de « Keyline » ; une voie nouvelle de la permaculture.

Caféiculture

Nous retrouvons l’origine de la variété Gesha dans les notes d’un botaniste Anglais basé au Kenya, : Mr Blore et apprenons ainsi que des graines prélevées à l’Ouest de l’Ethiopie en 1931, dans les montagnes boisées de la province de Maji, furent plantées au Kenya à Kitale (colonie anglaise). Puis, en 1936, les centres de recherches agricoles de Kawanda en Ouganda et Lyamungu en Tanzanie, reçurent les fèves issues des premières récoltes kenyanes. Il a fallu attendre 1953 pour que la variété Gesha de Tanzanie arrive au Centre Agronomique Tropical de Recherche et d'Enseignement (Catie) au Costa Rica. L’introduction du Gesha au Panama revient à un érudit d’agronomie, Francisco Antonio Serracín en 1963. Sa ferme de la région Boquete accueillera les premiers caféiers ; la Colombie suivra en 1972 et le Brésil en 1974.