Le début de la caféiculture en Ouganda commence sous protectorat britannique avec l’introduction de semences Arabicas du Malawi ou d’Ethiopie en 1900. Mais les premières cultures subirent les ravages de la maladie et produirent de faibles rendements ; ainsi beaucoup de fermier·ères privilégièrent la culture du Robusta sauvage des abords du lac Victoria. L’empire Britannique, puissant, veut asseoir son hégémonie et autorise l’installation d’agriculteur·rices européens et asiatiques. En 1914, ces derniers installèrent 135 plantations, sur plus de 58000 acres, principalement dans le centre de l’Ouganda. Afin de contrôler la qualité et rationaliser la production du café, mais aussi sa commercialisation, la première institution de café fut créée en 1929 : le Coffee Industry Board. Le « Department of Crops » suivra en 1946 dans le but d’étendre la caféiculture du Robusta. Aujourd’hui 9ème producteur de café mondial, l’Ouganda cultive 23% d’Arabicas et 77% de Robusta.
Ce café est produit dans la région montagneuse de Rwenzori, dans une zone située à l’extrême Sud-Ouest du pays. Les terres volcaniques riches en nutriments et le climat favorable, avec des saisons de pluie bisannuelle suivies d’un ensoleillement soutenu, offrent des conditions idéales à la culture du café. Ce lot résulte du travail de 350 petits producteur·rices dont la surface moyenne des parcelles atteint difficilement les 0.4ha. L’ensemble des cerises récoltées (5 à 10 kg/jour et par fermier·ères) a été déposé et transformé à la station de lavage de Nyabirongo. Celle-ci appartient à Agri Evolve un exportateur. Elle est créée en 2015 grâce à l’ambition de Mr Jonny Rowland, un homme foncièrement investi dans l’agriculture sociale et environnementale du pays. A l’époque la majeure partie des cafés Ougandais de qualité étaient récoltés à l’Est, proche du Mont Elgon. Les cafés des Monts Rwenzori, situés à l’Ouest, avaient historiquement mauvaise réputation. Il fallait avoir de la détermination, de l’espérance et une analyse pointue de la situation lorsque Jonny a déclaré alors : « Il y a du bon café dans les monts Rwenzori et un fort potentiel d'amélioration ». Le constat dressé fut terrible de la récolte à l’envoi : les processus défaillants, entraînant la perte de la qualité intrinsèque du café. Il a fallu tout revoir : récolter les cerises à pleine maturité dans des volumes plus faibles, les traiter selon des normes plus strictes, puis les convoyer dans les meilleurs délais pour garantir une fraîcheur optimale. Aujourd’hui nous pouvons dire que Jonny et les équipes d’Agri Evolve ont abattu un travail colossal. Imaginez : la structure emploie 96 travailleur·euses à temps plein et 350 saisonnier·ères ; pour l’environnement et la biodiversité ils·elles ont planté 516 000 arbres indigènes. Leur programme d’éducation à une caféiculture responsable et durable a formé 3775 fermier·ères. Les caféiculteur·rices ont reçu 402 000 plants de caféiers et le rendement des caféiers a augmenté de 70%. Cette année, sur les 5850 tonnes de café exportées par Agri Evolve, 3923 tonnes étaient traçables, les meilleurs d’entre eux dépassaient la qualité des 87+ points sur l’échelle SCA.
Les variété type SL… furent développées par les anciens laboratoires « Scott Laboratories » au Kenya à partir de sélections effectuées entre 1935 et 1939. Le SL28 découle d’un caféier prélevé en 1931 dans le nord de la Tanzanie : le Tanganyika. Pour le SL14, nous savons qu’il apparaît au laboratoire en 1936 à partir d’un arbre résistant à la sécheresse étiqueté (DRII pour drought resistant). Des documents indiquent que les premiers semis de DRII furent plantés en 1933 à Kabete au Kenya. Depuis, des analyses génétiques ont démontré que le SL14 appartient à la branche Typica.
Ouganda
Ce café provient des montagnes de Rwenzori, en Ouganda, où 350 petit·es producteur·rices livrent leurs cerises à la station de Nyabirongo, gérée par Agri Evolve. Depuis 2015, Jonny Rowland et ses équipes transforment la région en bastion du café de spécialité grâce à des pratiques durables, une traçabilité exemplaire et une amélioration constante de la qualité.